mardi 17 mai 2011

Introduction

La lecture, cette torture...

Quand j'étais enfant, je parlais de pestacle, de cocrodile et tout le monde trouvait ça mignon. Personne ne s'est jamais posé de question, même quand, à 12 ans, j'étais incapable de me repérer dans l'espace, de lire à voix haute, de comprendre un texte du premier coup, ou d'écrire une phrase sans faute d'orthographe. Pour les instituteurs, les professeurs, et mes parents, inverser des lettres, des syllabes, confondre des sons...tout ça n'était qu'une question d'attention!! je devais me concentrer!! faire attention!! relire chaque mot!!
Ah la dictée...plus qu'une épreuve, une véritable gageure!
Qu'on m'emmène 100 fois chez le dentiste ou qu'on m'enferme dans une pièce pleine d'araignées, mais s'il vous plait, pas la dictée!!!
Combien de larmes, combien d'heures de préparations pour finalement refaire les mêmes fautes et d'autres encore le jour venu!
Parce que ce n'est pas normal de ne pas savoir écrire! ce n'est pas normal de ne pas lire! il faut lire! la lecture c'est important! c'est indispensable!! Alors on vous assied sur une chaise rigide, on ouvre l'objet bien devant vous et finalement la sentence tombe: "maintenant tu lis!"
Les larmes n'y font rien, elles ne feront pas céder, en revanche elles brouillent encore d'avantage ce qui n'est déjà qu'un marasme de signes mouvants.
Comment comprendre la beauté de quelque chose qui vous fait tant souffrir?
Et pourtant, un jour...
Il a suffit d'une fois, une expérience... un livre que personne ne m'avait imposé, lu presque en cachette, isolée...
On oublie jamais cet instant où, tout d'un coup, apparaît l'infini des possibles!
Bien sûr l'épreuve reste fastidieuse, elle doit être recommencée plusieurs fois pour aboutir, mais enfin, pour la première fois, tous ces efforts ne sont pas vains! Syllabe après syllabe, idée après idée, naît alors, comme sorti du néant, le plaisir. Celui d'apprendre, de comprendre, de pénétrer l'imaginaire d'un autre et, comme le dit André Baillon, d'ajouter à ma pensée un peu de la pensée d'autrui.
Le plaisir devient vite un besoin et porte ce lecteur improbable au cœur d'un univers dont il était jusqu'alors exclu.
 
C'est ce plaisir, cet amour du livre, des livres, que je voudrais au fil des pages faire partager à tout qui y trouvera un quelconque intérêt.

Céline
P.S.: j'implore humblement le pardon des lecteurs pour les fautes de frappe ou d'orthographe qui subsisteraient malgré l'usage constant de correcteurs, dictionnaires et précis de grammaire... merci.

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